Contrat de lecture
📖 Le contrat de lecture : ce que ton lecteur attend (même s’il ne te l’a pas dit)
Quand tu écris un livre, tu signes un contrat. Pas un contrat légal. Pas un contrat d’édition. Un contrat invisible, mais fondamental : le contrat de lecture.
🎯 C’est quoi, au juste ?
C’est l’accord tacite que tu passes avec ton lecteur dès les premières pages. Il repose sur une promesse : celle de lui offrir une certaine expérience de lecture. En gros, il te dit :
“Je te donne mon attention. En échange, tu me donnes ce que tu m’as fait espérer.”
Ce contrat, c’est ta ligne de confiance. Si tu la romps sans prévenir, tu perds ton lecteur.
Mais si tu la tiens, voire que tu la transcendes ? Tu gagnes un fan.
đź§ Ce que tu promets sans le dire
Ton titre, ta couverture, ton genre littéraire, le ton de ton début…
Tout ça engage.
Un roman de fantasy avec une carte au début et un premier chapitre avec des chevaliers ? Tu promets un voyage épique.
Un polar qui s’ouvre sur un cadavre dans une ruelle sombre ? Tu promets du mystère, du frisson.
Un récit intime à la première personne ? Tu promets de la sincérité, de la profondeur, du trouble peut-être.
💡 Tu n’as pas besoin d’être prévisible. Mais tu dois être cohérent.
Tu peux surprendre. Renverser les attentes.
Mais si tu présentes ton livre comme une romance légère et que tu termines sur une apocalypse nucléaire…
đź’Ą tu as rompu le contrat.
🛠️ Comment tenir ton contrat ?
- ✅ Sois clair sur l’intention : quel type d’expérience veux-tu offrir ? Émotionnelle ? Intellectuelle ? Distrayante ?
- ✅ Respecte les codes du genre… ou annonce que tu les exploses. Ton lecteur a le droit d’être prévenu.
- ✅ Ne triche pas avec la voix narrative. Si tu promets une immersion dans la tête d’un personnage, ne le trahis pas à la dernière page avec une révélation gratuite.
- ✅ Sois généreux. Ton lecteur t’a suivi : donne-lui une fin, un écho, une intensité à la hauteur.
🎠Et si tu veux jouer avec le contrat ?
Alors fais-le intelligemment.
Un roman qui se moque du genre auquel il appartient ? Génial. Mais il doit assumer ce jeu dès le départ.
Un narrateur menteur ? Brillant, si c’est bien géré. Mais il faut que le lecteur comprenne qu’on le manipule pour une bonne raison.
🎙️ Ce contrat, tu peux aussi l’énoncer dans ta préface. Ou dans ta note d’intention.
Dis :
“Ce livre est un puzzle.”
“Ce récit avance comme un rêve.”
“Ce texte n’a pas de morale. Juste une voix.”
Tu ne spoiles rien. Tu donnes des clés d’entrée.
📌 Rappelle-toi : ton lecteur est ton allié, pas ton adversaire.
Il ne te demande pas de lui mâcher le travail. Il te demande de ne pas lui mentir.
Il est prêt à te suivre dans les coins les plus tordus de ton imaginaire —
— tant que tu lui donnes de quoi lire la carte.
Tu veux tester la clarté de ton contrat de lecture ?
Fais lire ton premier chapitre à quelqu’un et demande-lui :
“À ton avis, de quoi parle ce livre ? Qu’est-ce que tu attends de la suite ?”
Et regarde si tu es en train de vendre ce que tu livres.